Le Grand Prix du Canada 2025 se prépare avec George Russell en pole, suivi de Max Verstappen et Oscar Piastri. Pirelli propose des gommes plus tendres, ouvrant la porte à des stratégies variées. Les équipes anticipent plusieurs arrêts, car la dégradation pourrait être plus forte que lors des essais.
Le Grand Prix du Canada 2025 s'annonce comme une course tactiquement ouverte. George Russell s'élance en pole pour la deuxième année consécutive sur l'Île Notre-Dame, devant Max Verstappen et Oscar Piastri, dans un contexte où Pirelli a opté pour un trio de gommes plus tendres qu'à l'accoutumée (C4-C5-C6), incitant à envisager deux arrêts ou plus, surtout sur un circuit où la voiture de sécurité intervient presque chaque année.
Pour affiner les projections, les équipes ne se réfèrent pas à l'édition 2024 – perturbée par la pluie – mais plutôt à celle de 2023. Cette année-là, Verstappen l'avait emporté devant Alonso et Hamilton lors d'une course en grande partie sèche, où la majorité du peloton avait allongé un relais en pneus médiums (équivalents aux durs de cette année). On y retrouvait une cohabitation de stratégies à un et deux arrêts, avec une majorité de combinaisons entre C3 et C4 – les pneus qui correspondent aux C5 et C6 actuels. Verstappen avait ainsi gagné en médium > dur > médium, Alonso avait misé sur deux trains de durs, et Leclerc avait terminé P4 sur un seul arrêt médium > dur.
En 2025, les simulations de Pirelli estiment que la stratégie la plus rapide est le médium > dur > dur, avec des arrêts attendus entre les tours 15-21 puis 39-45. Mais selon Mario Isola, directeur de la compétition, les écarts sont faibles et la variété d'allocations pneumatiques laisse place à plusieurs alternatives : certains pilotes (Verstappen, les Mercedes, les Aston Martin, les Alpine et les Williams) disposent de deux trains de médiums et de deux trains de durs, leur permettant de viser un médium > dur > médium avec des fenêtres de passage au stand légèrement décalées (tours 18-24 puis 43-49). Une approche qui pourrait s'avérer gagnante en cas d'évolution thermique imprévue ou de neutralisation tardive.
Autre scénario possible : un départ en tendres pour maximiser l'adhérence sur les premiers tours, suivi de deux relais en durs (tendre > dur > dur). Plus risqué en théorie – en raison du graining potentiel sur les C6 – ce pari pourrait permettre un gain initial sur les gommes fraîches, et une tentative d'undercut puissante. Il deviendrait particulièrement intéressant en cas de drapeau rouge précoce, autorisant un changement gratuit de pneus et transformant virtuellement la course en un simple relais avec deux trains de durs.
Côté McLaren, l'approche traditionnelle vise des relais allongés pour maintenir un bon rythme en gommes plus fraîches en fin d'épreuve. Mais avec Norris seulement 7e sur la grille, l'équipe pourrait être tentée de sortir des sentiers battus pour tirer parti du rythme de course prometteur vu vendredi.
Dans le peloton, les stratégies à un arrêt paraissent compromises. Avec une dégradation attendue plus forte que lors des essais du vendredi (où les températures de piste étaient environ 8°C plus basses), il sera difficile de rallier l'arrivée avec un seul passage aux stands. Néanmoins, certains pilotes pourraient tenter le coup en cas de neutralisation opportune. À l'inverse, si la chaleur se confirme et accélère l'usure, les trois arrêts pourraient devenir pertinents, en particulier pour des pilotes comme Lance Stroll, 17e sur la grille, qui dispose de trois trains de médiums à utiliser. Le tracé montréalais favorise en outre les dépassements, ce qui limite le coût stratégique de ressortir au milieu du trafic après un arrêt.
Le ciel sera dégagé, la température clémente (24°C), et tout semble réuni pour un Grand Prix de stratégie pure, où l'exécution dans les stands pourrait faire toute la différence.
Canada 2025