La victoire de Max Verstappen à Imola n'avait rien d'évident vendredi soir. "Vendredi a encore été très difficile, mais je pense que nous avons trouvé un meilleur réglage pour samedi", a-t-il reconnu. Ce changement d'approche a permis à Red Bull de retrouver une fenêtre d'exploitation plus favorable : "J'espère juste que nous pourrons réutiliser cela plus souvent, car ça a clairement placé la voiture dans une meilleure fenêtre."

Ce regain de forme s'est manifesté dès les premiers mètres de la course. Mal parti, Verstappen s'est retrouvé en troisième position au moment du freinage, mais a osé un dépassement par l'extérieur sur Piastri : "Avant le freinage, j'étais quasiment en troisième position. Mais j'étais sur la trajectoire normale, même s'il fallait venir de loin. Dès que j'ai freiné tard puis relâché les freins, j'ai senti qu'il y avait une opportunité. J'ai donc gardé de la vitesse, et heureusement, ça a tenu."

Installé en tête, le Néerlandais a ensuite pu gérer son rythme et ses pneus, bénéficiant d'un comportement plus sain de sa monoplace : "Je pense que la voiture semblait un peu plus agréable, un peu plus facile à contrôler aujourd'hui, même dans les longs relais, et cela m'a aidé, je pense, à mieux gérer les pneus que d'habitude."

L'intervention de la voiture virtuelle de sécurité, au bon moment pour son arrêt, a également joué en sa faveur : "Cette VSC tombait à pic pour s'arrêter." Puis, à la question de la durée de vie restante dans ces médiums au tour 29 : "Pas beaucoup [de tours en plus possibles], les mediums étaient vraiment en train de se détruire."

Malgré le résultat final, Verstappen n'a pas tout apprécié du week-end : "Il y a beaucoup de bosses. Donc oui, j'ai bien mal au dos."

Quant à la suite du championnat, il reste prudent. S'il sent que Red Bull est à l'aise sur les tracés à haute vitesse, il redoute Monaco, où la RB20 pourrait à nouveau souffrir : "Ce circuit a pas mal de virages rapides, ce que notre voiture semble apprécier. [...] Monaco est, bien sûr, très, très différent". Mais ce dimanche reste porteur d'espoir.

Il y a 7 h

Interrogé sur la possible disparition d'Imola, de Barcelone, voire de Spa ou Zandvoort, Max Verstappen n'a pas caché son attachement à ces pistes traditionnelles. Tout en comprenant les impératifs économiques de la Formule 1 moderne, le Néerlandais insiste sur ce que ces tracés apportent au pilotage comme à l'âme du sport.

"Perdre ce genre de circuits, c'est dommage. Je comprends le point de vue de la F1 bien sûr — avec les nouveaux circuits où l'on va. Il faut le voir à la fois du côté sportif et du côté financier. Si l'on veut développer le business et le rendre plus populaire, je comprends."

Mais pour lui, ces circuits emblématiques sont ceux qui créent des vocations, bien au-delà des enjeux de croissance : "C'est ce genre de circuits qui m'ont fait tomber amoureux de la course en général — même en karting, où l'on retrouve ça : certains circuits sont plus spéciaux que d'autres."

"Tu regardes les vitesses, la difficulté à les maîtriser. L'histoire du sport sur certains circuits. C'est très spécial et ça ajoute une dimension émotionnelle."

Dans un calendrier de plus en plus mondialisé, Verstappen plaide donc pour que la F1 conserve aussi ce qui a forgé son identité : des pistes exigeantes, chargées d'histoire, qui font vibrer pilotes comme spectateurs. Mais, la F1, en a-t-elle encore quelque chose à faire des "spectateurs historiques" alors qu'elle est à la mode, en plein boom ?

Il y a 7 h

Deuxième à l'arrivée derrière Max Verstappen, Lando Norris a livré une analyse lucide de sa course et du potentiel de McLaren. S'il reconnaît que le résultat est bon, il concède que Red Bull était hors de portée ce dimanche.

"Max était trop rapide aujourd'hui. C'était une course amusante."

Parti quatrième, Norris a remonté le peloton sans que la MCL39 ne lui offre un ressenti idéal : "Je ne sais pas. Elle ne m'a vraiment semblé bonne nulle part, pour être honnête. Elle n'était pas agréable à piloter. Mais parfois, même quand ce n'est pas le cas, on est rapide quand même."

Il confirme que McLaren reste en retrait dans les sections rapides, un défaut structurel déjà identifié : "C'est dans les virages rapides qu'on souffre depuis le début de saison. On doit travailler sur cet aspect-là."

À la relance, aucune consigne n'a été donnée avant l'attaque sur Piastri : "Non". Et a complété : "Il n'y avait rien."

Son dépassement a été rendu possible par la différence de pneus et un bon placement : "J'étais juste avec des pneus plus frais, donc j'allais forcément avoir un petit avantage. […] C'était clair qu'il galérait avec ses pneus."

Quand on lui demande s'il a touché son coéquipier, Norris élude dans un sourire : "Je ne sais pas. Comme je l'ai dit, je ne sais pas à quel point on s'est rapprochés."

Pour la suite ? Il reste évasif. Monaco arrive, mais Norris ne veut pas se projeter : "Je n'y ai même pas encore pensé, pour être honnête. Donc, oui, confiance normale. Quelle qu'elle soit."

Il y a 7 h

Oscar Piastri était forcément déçu après avoir vu s'envoler la victoire dès dans le premier enchaînement de Tamburello. Parti depuis la pole, l'Australien a été surpris par la manœuvre de Verstappen à l'extérieur. Il reconnaît avoir trop temporisé au freinage : "Oui. J'aurais clairement fait quelque chose de différent. J'aurais probablement freiné dix mètres plus tard. Voilà. On vit, on apprend."

À la relance, il n'a rien pu faire face à Norris, chaussé de pneus plus frais. Le duel fut propre, mais inégal : "J'ai tout fait pour tenir, mais je n'avais tout simplement pas l'adhérence. J'ai essayé, mais c'était inévitable."

Le reste de la course a été rendu difficile par un enchaînement de circonstances défavorables : "Je pense que la course s'est déroulée différemment de ce qu'on attendait en début de premier relais. […] Avec la VSC et la voiture de sécurité, la course a été très difficile très tôt."

Le premier arrêt, dès le 13e tour, reste sujet à débat : "On en a un peu discuté, je pense, mais c'est un point qu'on doit encore éclaircir. Car je pense qu'on a peut-être réagi un peu trop vite."

Malgré tout, Piastri préfère voir le verre à moitié plein : "Franchement, vu que d'autres avaient des pneus plus frais à la fin, accrocher le podium n'est pas un mauvais résultat. Et dans un championnat, il y aura des journées difficiles. Celle-ci en fait clairement partie."

Il espère faire mieux à Monaco, un circuit qui lui avait bien réussi l'an passé : "L'an dernier, c'était un très bon week-end pour moi, donc j'espère faire encore mieux cette année."

Il y a 7 h

À peine deux semaines après la domination éclatante de McLaren à Miami, la hiérarchie s'est brutalement inversée à Imola, avec une Red Bull de nouveau souveraine sur la gestion des pneus. Ce renversement de tendance intrigue d'autant plus que deux directives techniques ont été émises par la FIA dans les jours précédant l'épreuve.

La première portait sur les patins de planche (skid blocks) et précisait les matériaux autorisés ainsi que leur mode de fixation. Certains teams auraient trouvé des moyens de contourner subtilement les contrôles de profondeur en course, leur permettant de rouler plus bas. Cette clarification a donc pu forcer certaines écuries à relever leur voiture à Imola pour rester dans les clous.

La seconde directive, sans valeur réglementaire directe, concernait un échange entre la FIA et Red Bull sur des dispositifs de refroidissement des pneus, notamment autour de l'idée de systèmes à eau. L'instance a explicitement indiqué que de telles approches ne seraient pas permises. Cette communication a ensuite été diffusée à toutes les équipes, interdisant à chacune d'exploiter des solutions similaires.

Chez Red Bull, on ne cache pas que le timing de ces clarifications techniques, conjugué à la perte de compétitivité de McLaren, pourrait ne pas relever du simple hasard. Christian Horner a d'ailleurs déclaré après la course : "Nous avons surtout été surpris par le manque de performance de McLaren."

Du côté de Woking, on nie en bloc tout lien avec ces textes. Des sources internes assurent que la directive sur les patins n'a rien changé à la MCL39, tandis que le système de freinage et d'assemblage des roues a déjà été inspecté plusieurs fois – notamment après Miami – avec l'aval de la FIA. Andrea Stella balaie les soupçons, rappelant que les accusations passées sur d'hypothétiques ailerons flexibles, systèmes d'eau dans les pneus ou mini-DRS se sont toutes révélées infondées. "Cela montre que nos rivaux se concentrent sur les mauvaises choses. Et pour nous, c'est une bonne nouvelle", a-t-il ironisé.

Reste à voir si le prochain changement réglementaire prévu pour Barcelone – une directive sur les ailes flexibles – provoquera un nouveau bouleversement. Plusieurs équipes s'attendent à devoir modifier leur aileron avant, comme l'a confirmé Frédéric Vasseur : "Tout le monde aura un nouvel aileron à Barcelone. Ce sera peut-être un reset général des performances."

Il y a 30 minutes

Max Verstappen décode sa victoire au Grand Prix de F1 du Brésil

06/11/2023

Max Verstappen décode sa victoire au Grand Prix de F1 du Brésil - Crédit photo : Red Bull Content Pool
Crédit photo : Red Bull Content Pool 

En pleine maîtrise au Grand Prix du Brésil, Max Verstappen livre ses impressions sur une gestion tactique de course impeccable, marquée par une stratégie et un contrôle des pneumatiques déterminants pour s'imposer face à la concurrence.

Dans le sillage de sa victoire éclatante au Grand Prix du Brésil, Max Verstappen, pilote de l'équipe Red Bull Racing, a partagé son analyse d'une course maîtrisée. Entre départs stratégiques et gestion méticuleuse des pneumatiques, le pilote néerlandais a démontré une fois de plus la profondeur de son talent au circuit d'Interlagos.

Verstappen s'est ainsi exprimé à l'issu du Grand Prix du Brésil et a fait part, au-delà de prendre de bons départs, de la nécessité de gérer les pneus sur le circuit d'Interlagos : "je pense que les départs étaient très importants aujourd'hui, les deux étaient très bons, je pense, et après, toute la course concernait la gestion des pneus. Nous étions bons sur n'importe quel pneu mais je pense que surtout pendant le deuxième relais, nous avons pu créer un peu d'écart et je trouvais que nous étions très forts à ce moment-là."

Il a complété : "Tout semblait assez bon, mais avec l'usure élevée ici, tu corrigeais constamment la voiture - donc il fallait toujours rester concentré. Mais heureusement, tout s'est bien passé aujourd'hui."

En conférence de presse, il a pu rentrer un peu plus en détails : "[...] peut-être que cela paraît totalement facile de l'extérieur, mais je pense que pendant la plupart de chaque relais, Lando était à mon niveau au niveau des temps au tour. C'était toujours comme les cinq à dix derniers tours où il semblait que, bien sûr, nous avions une meilleure dégradation des pneus. Mais ouais, le début de chaque relais, je devais vraiment me concentrer beaucoup et je ne pouvais pas me permettre de faire des erreurs. Et ici, avec la dégradation élevée aussi, ce n'est pas le plus facile à piloter. Ce n'est pas comme si tu pouvais juste te détendre et laisser la voiture rouler dans les virages sans conséquence. Il fallait vraiment être à fond. Et ouais, heureusement, tout ce que nous avons fait aujourd'hui, aussi bien en termes de stratégie que des arrêts au stand, était bon. Donc, très content de ça."

Max Verstappen a également évoqué la compétition serrée avec Lando Norris après la relance du Grand Prix : "Il s'est soudainement beaucoup rapproché. Je ne m'attendais pas à ce qu'il tente quelque chose au virage 1, mais ouais, j'ai dû utiliser un peu ma batterie. Et pendant un tour, au 1, au 4, j'ai dû défendre. Et puis je devais, bien sûr, essayer de maintenir cet écart. Mais je pense que ce qui était aussi très important à ce moment du relais était de vraiment faire attention aux pneus. Pour s'assurer d'avoir un bon tour pour rentrer au stand."

Concernant la gestion des pneumatiques, qui a joué un rôle crucial dans la course, Verstappen a souligné les différences par rapport au Sprint de la veille : "Eh bien, je veux dire, avec les pleins d'essence, normalement, bien sûr, c'est un peu plus difficile, tu dois être plus prudent, ce que je pense que nous avons fait, surtout au début. Mais je suppose aussi que la température de la piste étant un peu plus basse a aidé. Donc, je dirais assez similaire au final."

L'absence de Charles Leclerc au départ initial a été un autre point abordé par Verstappen, qui a expliqué comment cela a influencé sa stratégie de départ : "Je veux dire, tu pourrais toujours avoir de la roue motrice et perdre des positions mais, bien sûr, quand la voiture la plus proche, genre, n'est pas là, tu peux te permettre d'avoir peut-être un départ un peu moins bon. Mais, au bout du compte, une fois que les feux s'allument, tu es concentré sur l'essai de faire le meilleur départ possible."

Interrogé par Barbara De Oliveira Medonça de Globo.com sur l'incroyable saison qu'il réalise avec 77,27 % (17/22) de victoires alors qu'il reste encore deux courses (donc possiblement un ratio maximal de 86,36 % de victoires dans la saison), surpassant le ratio record de 75 % d'Alberto Ascari en 1952, Max Verstappen s'est exprimé sur cette dominance historique : "Ce n'est pas à propos de ça. Je veux dire, ce n'est pas quelque chose dont j'avais besoin quand j'ai rejoint la Formule 1, d'avoir un taux de victoire de 75 % sur une saison, vous savez. Ces sortes de choses se produisent lorsque tout fonctionne vraiment bien. Vous savez, je me sens bien dans la voiture, la voiture est très compétitive, et l'équipe fait à peine des erreurs également. Donc, vous pouvez avoir une saison comme celle que nous vivons. Pour moi, il s'agit plus de profiter du moment et d'essayer de maximiser chaque opportunité."

Au terme d'un week-end où chaque détail comptait, Max Verstappen a su tirer son épingle du jeu avec brio. Ses réflexions mettent en lumière l'importance d'une symbiose parfaite entre pilote, machine et équipe. Cette victoire n'est pas seulement le fruit d'une stratégie bien rodée, mais aussi celui d'une capacité à rester au sommet, même quand la compétition fait rage. Verstappen ne court pas seulement pour les records ; il court pour la quintessence de la victoire, celle qui se façonne tour après tour, victoire après victoire.

Référence FIA

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