Sauber profitera du Grand Prix d'Espagne pour arborer une livrée temporaire inspirée du monde numérique, baptisée "Pixel Perfect". Un choix graphique clin d'œil à l'univers gaming, décliné en carrés verts sur le carbone brut de la C45. Une mise en scène qui cache un autre changement, plus fondamental celui-là : un nouveau package aérodynamique sera introduit ce week-end à Barcelone.

Le communiqué de Sauber est clair : "À l'approche du week-end, l'équipe entend tirer le meilleur parti d'un nouveau programme de mise à niveau. Développé pour résoudre les problèmes de performance apparus au cours de la première partie de la saison, le travail d'amélioration sur la C45 est essentiel pour permettre à l'équipe d'obtenir des performances plus régulières à l'approche des courses d'été."

Le directeur d'équipe Jonathan Wheatley souligne l'importance de cette évolution sur un circuit qui, contrairement à Monaco, permet d'évaluer concrètement la performance. Hulkenberg et Bortoleto insistent de leur côté sur la nécessité de comprendre ces nouveautés dès les premiers tours, afin d'en tirer parti dès les qualifications. L'enjeu est clair : franchir un cap en régularité avant l'été.

Il y a 10 h

Ryō Hirakawa prendra vendredi matin le volant de la Haas VF-25 pour sa troisième apparition en essais libres cette saison, après une première participation à Suzuka avec Alpine, alors qu'il était encore pilote affilié à l'équipe française. Peu après cette sortie symbolique à domicile, le Japonais a officialisé son engagement avec Haas en tant que pilote de réserve, dans le cadre d'un rapprochement discret mais stratégique entre Toyota et la structure américaine en vue des saisons futures. Et il a ensuite pris le volant de la VF-25 à Sakhir en FP1.

Pilote officiel Toyota en WEC, Hirakawa poursuit ainsi son intégration dans l'environnement de la F1, cette fois sur un terrain très exigeant : le Circuit de Barcelona-Catalunya, haut lieu du développement aérodynamique. Il y prendra le relais d'Esteban Ocon pour la première séance libre du week-end. "Je suis bien mieux préparé qu'à ma première sortie", confie-t-il. "C'est une session courte, mais l'objectif est d'optimiser chaque tour pour fournir des données utiles à l'équipe."

Ce roulage intervient alors que Haas tente encore d'extraire tout le potentiel du package aérodynamique introduit à Imola. Andrea De Zordo, directeur technique, souligne l'importance de cette manche pour évaluer la compétitivité réelle de la voiture dans des courbes rapides et longues. Le Grand Prix d'Espagne sera aussi marqué par l'entrée en vigueur d'un nouveau test de rigidité plus strict sur les ailerons avant, une contrainte qui a contraint toutes les équipes à revoir leur conception.

Pendant ce temps, Esteban Ocon retrouvera son baquet dès la FP2, tandis qu'Oliver Bearman espère transformer le potentiel de la monoplace en résultat concret, après plusieurs courses frustrantes. L'Anglais, vainqueur en F2 à Barcelone en 2023, connaît bien ce tracé et pourrait y retrouver l'élan nécessaire en cette fin de triple-header.

Il y a 8 h

Grand Prix d'Espagne 2025 : les analyses de Pirelli avant la course

 Retour aux Brefs F1

Le troisième et dernier volet du second triple header de la saison s'achève sur le circuit de Barcelone-Catalogne, théâtre ininterrompu du Grand Prix d'Espagne depuis 1991. Longtemps utilisé comme référence en essais hivernaux, le tracé catalan demeure l'un des plus complets du calendrier, tant sur le plan aérodynamique que mécanique.

Un choix logique donc s'imposait pour les gommes avec le retour du trio de composés les plus durs : C1 (dur), C2 (médium) et C3 (tendre), différents en 2025 afin de mieux équilibrer les écarts de performance entre chaque gomme. Ce travail de révision, notamment sur le C2, pourrait d'ailleurs favoriser les médiums et tendres en course.

Sans transition, nous rappelons que c'est sur ce terrain que la FIA appliquera une nouvelle directive technique encadrant la flexibilité des ailerons. Un changement attendu, qui pourrait redistribuer certaines hiérarchies, en particulier sur un circuit réputé pour révéler les forces et faiblesses des monoplaces. Historiquement, Barcelone est d'ailleurs un rendez-vous privilégié pour introduire des évolutions majeures, testées ici pour leur pertinence avant généralisation.

Par ailleurs, dans la foulée du Grand Prix, les essais privés Pirelli auront lieu les 3 et 4 juin sur le piste espagnole. Y participeront Mercedes sur les deux jours, ainsi que Racing Bulls mardi et Red Bull mercredi. Il s'agira du troisième test organisé ici en moins d'un an, après ceux de septembre 2024 et janvier dernier, avec en ligne de mire le développement des pneus 2026.

Le circuit, long de 4,657 kilomètres et composé de 14 virages (dont huit à droite), impose une charge aérodynamique élevée dans les courbes rapides comme les virages 3 et 9. La dernière portion a évolué en 2023 avec le retour de la configuration originelle des deux derniers virages rapides, remplaçant la chicane lente instaurée en 2007. Le virage 3, ainsi que les deux derniers virages, exerce une contrainte importante sur le pneu avant gauche, ce qui en fait le point de tension principal du week-end.

En termes de stratégie, le Grand Prix 2024 s'était soldé par une course à deux arrêts quasi généralisée. Douze pilotes avaient utilisé les trois composés disponibles, avec une séquence fréquente Soft-Medium-Hard. Mais les trois premiers – Verstappen, Norris et Hamilton – avaient opté pour une stratégie plus agressive, concluant avec un second relais en pneus tendres.

Comme chaque week-end, Pirelli procédera à ses relevés de surface afin d'alimenter ses modèles de simulation. À travers des clichés 3D réalisés sur les points-clés du tracé, les ingénieurs évaluent la micro-rugosité (relief des granulés de pierre) et la macro-rugosité (irrégularités visibles de la surface). Ces données conditionnent directement l'adhérence, le niveau de dégradation, et donc la viabilité des stratégies. Un asphalte très rugueux ou irrégulier peut par exemple accroître l'usure, tandis qu'un revêtement lisse la ralentit mais augmente le risque de surchauffe.

Des pneus durs, une piste connue, des monoplaces mises à jour et une directive technique au verdict incertain : le Grand Prix d'Espagne 2025 coche toutes les cases du week-end crucial pour le reste de la saison… à moins qu'il ne nous serve, comme trop souvent ici, une procession soporifique.
 Espagne 2025