Après sa victoire à Suzuka, Max Verstappen s'est fendu d'un commentaire selon lequel s'il pilotait la McLaren MCL39, personne ne l'aurait revu,
Interrogé ensuite sur ces propos, Lando Norris n'a pas manqué de lui répondre avec humour mais aussi avec une certaine fermeté, en soulignant que la monoplace de Woking n'était peut-être pas aussi redoutable qu'on pouvait le croire.
En réalité, au-delà de la punchline – "I would love, he can come and test our car any day that he wants, and I'll be excited to see the disappointment on his face after he gets out." ["J'adorerais qu'il vienne tester notre voiture, quand il le souhaite, et je serais ravi de voir la déception sur son visage quand il en sortira."] –, le Britannique a livré un propos bien plus nuancé, à la fois sur le potentiel de la voiture et sur les qualités respectives des pilotes.
Reprenons l'échange de Max Verstappen sur Viaplay : "Je suis très heureux de ce que je fais en ce moment. Mais je peux imaginer ce qu'il se passerait si j'étais dans cette autre voiture."
Lorsqu'on lui demande : "La McLaren ?", il a répondu : "Oui, vous ne me verriez plus !"
Le journaliste a alors plaisanté : "Tu serais déjà à Tokyo !"
"Exactement !" avait répondu Verstappen.
Considérons désormais les récents propos de Lando Norris à Barheïn au micro de la F1 et des médias lorsqu'on lui a rappelé les propos de Verstappen : "Ça ne me dérange pas, il peut dire ce qu'il veut. Honnêtement, je m'en fiche."
"Chacun peut dire ce qu'il veut et croire ce qu'il veut."
"Je pense qu'Oscar [Piastri] et moi sommes deux bons pilotes. Je ne pense pas qu'il [Verstappen] soit meilleur que nous ; il est peut-être meilleur dans certains domaines, mais pas dans tous."
"J'ai beaucoup de respect pour Max, mais je sais aussi que certaines choses ne sont pas vraies."
"J'adorerais qu'il vienne tester notre voiture, quand il le souhaite, et je serais ravi de voir la déception sur son visage quand il en sortira."
Puis Norris a développé plus en profondeur ses attentes pour le week-end de Bahreïn : "Je viens sans aucune attente particulière. Je n'ai pas besoin de ce poids sur les épaules. Je me fiche de toutes ces choses-là."
"Ce qui m'importe pour l'instant, c'est ma préparation pour les EL1, et comprendre quels sont les meilleurs pneus, ce qui semble bon, ce qui ne l'est pas. Certaines des choses que nous essayons sur la voiture, c'est aussi pour retrouver de meilleures sensations. C'est aussi une priorité pour moi."
"Je n'ai aucune attente spécifique, je n'ai pas besoin d'attentes précises en arrivant à un week-end. J'ai juste mes attentes générales, et je ne pense pas que nous aurons un gros avantage ici."
"Je pense que notre avantage sera réduit par rapport aux week-ends précédents, c'est un circuit plus compliqué, plus lent, ce qui ne nous a pas toujours réussi. Et la voiture est dans un état plus délicat ici par rapport à ce qu'on avait potentiellement l'an dernier."
"Donc je m'attends toujours à une bonne compétition face à Ferrari, Mercedes, et je pense même que le peloton du milieu de grille sera probablement plus proche de nous ce week-end. Je m'attends à un week-end difficile. Je ne m'attends à rien de facile."
"Oui, la voiture est bonne, et oui, l'équipe fait un travail formidable, mais c'est serré, comme on l'a vu ces dernières courses. Red Bull a aussi une bonne voiture, Max est Max, et on a vu Charles, Lewis et les autres autour. Donc je m'attends encore à une rude concurrence."
Cette mise en contexte met en lumière la prudence et la lucidité de Norris, bien loin de la provocation gratuite. Il assume la compétitivité de son équipe tout en tempérant les jugements, et replace l'ironie à sa juste place : une boutade en réponse à une autre, entre deux copains de longue date.
Mise à jour :
En parallèle des propos de Norris, Max Verstappen a lui aussi été interrogé par les médias à Bahreïn sur sa fameuse déclaration. Et sa réponse, sérieuse en apparence mais ponctuée d'un petit sourire en coin, n'a fait qu'alimenter le jeu : "Je ne plaisantais pas. Vous pensiez que c'était une blague ?!" a-t-il lancé avant de préciser, avec aplomb :
"Non, ce n'est pas une blague. Je veux dire, on sait à quel point notre marge de manœuvre est étroite ["narrow and hard", plus précisément] avec la voiture. Quand on vous demande ‘Que feriez-vous dans une autre voiture ?', je vous réponds honnêtement. Mais j'ai aussi dit, dans cette même interview, que ça n'arriverait de toute façon pas. Donc inutile de spéculer là-dessus."
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